Sunday, October 5, 2008

On vit une époque formidable

Je ne sais pas si vous suivez l’actualité économique en ce moment mais on est arrivé au niveau ou chaque fin de semaine (en général vendredi vers 19h) on nous livre la suite des déboires de Fortis, Dexia and Co. Vendredi dernier c’était le deuxième épisode dans lequel les « Deutsch » avec tout leur savoir commercial ont fini par démanteler Fortis en nationalisant Fortis NL (Banque et assurance) + ABN Amro pour la modique somme de 16,7 milliard d’euros. Si ce n’est pas la braderie, ça y ressemble. Souvenez-vous qu’un an plutôt, Fortis au moment de sa splendeur avait acquis la partie Banque de détail + Asset Management ABN AMRO pour 24 milliard d’euros.

Bref, d’un groupe financier de taille mondiale on est passé en l’espace de 10 jours à une banque régionale belgo-luxembourgeoise. Depuis, le gouvernement belge, qui n’arrive pas à boucler son budget 2009 (il lui manque quelque chose comme 7 milliards) cherche désespérément un repreneur pour Fortis. BNP-Paribas, qui la semaine dernière a offert 1,6 euros par action, est revenue en sauveur potentiel pour rayer, une fois pour toute, la Fortis de la carte.

De l’autre côté de la rue, Dexia, qui il y a une semaine, sans peur ni reproche, jurait à qui veut l’entendre qu’elle n’avait pas de problème de liquidité et qui depuis a été sauvé de la faillite par les gouvernements franco-luxo-belge, se retrouve de nouveau dans l’œil du cyclone (eh oui, c’est l’épisode 2, il faut suivre !!!). C’est à cause de la HRE (Hypo Real Estate), une banque allemande mouillée jusqu’au cou dans la crise des crédits hypothécaires et qui est en train d’agoniser (une autre série à suivre, mais celle-là elle est allemande !!!) et dont Dexia est lourdement exposée. Dexia, une fois de plus, jure à qui veut l’entendre qu’elle est que légèrement exposée (environ 200 millions d’euros rien que ça – surtout lorsqu’on a été sauvé de la faillite). Au moment où j’écris ces lignes (dimanche 5/10/2008, il est 19h) un conseil d’administration extraordinaire est en cours ou on nous expliquera encore une fois que la situation est sous contrôle (ben voyant !!!) et qu’il ne faut pas paniquer car lundi matin il ne faut pas que les boursicoteurs de tous poils s’énervent sur le cours de l’action qui forcement mettra à mal la solvabilité de la vénérable banque. L’effet domino vient de commencer. A qui le tour ?

On vit une époque formidable ressemblant à une série américaine avec de l’action, du suspens, des retrouvailles. Bref, tous les ingrédients d’un scénario hollywoodien dont on ne connait pas encore la chute. Sauf que, sans trop me tromper, celle-ci sera brutale.