Sunday, October 11, 2009

le "G" de Pittsburgh ou comment ne pas aborder les vrais sujets

Le G20 (ou dois-je dire comme Jacques Attali le "G vain" !) de Pittsburgh s'est passé comme prévu, sans réelle affirmation d'une volonté de changer le monde où nous vivons.

Trouver des coupables (encore et encore ça ne sert plus à rien et ça n'a plus aucun sens!) qu'ils soient des politiques (pour leur laxisme) ou des banquiers (pour leur voracité) ou encore des traders (pour leur bonus !!!!). Ces derniers font office de moyen expiatoire et sont jetés en patûre à la foule. Bref, rien de nouveau sous le ciel de Pittsburgh.

Si je peux me permettre, le problème est multiple : il est politique, économique, idéologique et culturel. En effet, comment mettre d'accord des pays qui s'opposent sur l'art et la manière de résoudre les conflits, satisfaire leurs populations, faire avancer leurs pions pour mieux contrôler, maîtriser les grands bouleversements mondiaux.

Prenez l'exemple des USA. Avec un déficit abyssal, une consommation au ralenti, un projet "Santé" qui divise idéologiquement la population et une guerre qui ne veut pas s'achever, les USA cumulent tous les inconvénients qui les empêchent de s'en sortir très vite de cette situation. Ils sont plus enclins, pour des raisons idéologiques et culturelles, à vouloir maintenir un statu quo pour essayer autant que faire se peut perdurer le "mindset USA way of life": c'est à dire que la croissance vient du potentiel d'endettement des ménages; le corollaire est que les USA ne veulent pas entendre parler d'une hausse du taux des crédits (cela se traduit par une politique monétaire plus stricte). Donc on est dans un schéma des années 80-90 ou il faut consommer de plus en plus !!! D'ailleurs, ils ont fait depuis, des émules (UK, Espagne, Irlande, ...)

L'autre exemple : La Chine. A voir de près, leur modèle expansioniste (Cela est en phase avec leur modèle idéologique et culturel) est d'investir les territoires étrangers (voir le cas de l'afrique et les différents accords pétroliers avec l'Iran et les pays du golf) pour directement contrôler le marché et ne plus dépendre des intermédiaires qui souvent, sont situés en occident ou en Russie. Ce dispositif lorsqu'il sera finalisé débouchera sur l'abandon du dollar comme "étalon". Par ce fait, le dollar, je pense, continuera inéxorablement sa dégringolade. On le voit d'ailleurs sur les mouvements qui s'opèrent sur l'OR actuellement sur le marché des matières premières et qui inéluctablement fait office de monnaie refuge.

L'europe, terre des consensus mous, où il faut satisfaire tout le monde, elle (toujours divisée) avec des accords et principes de façade, des protocoles de bonnes intentions et des sommets bi-partites, n'arrive pas à créer la dynamique nécessaire à un renouveau.

En somme, en se focalisant sur le bonus des traders, on ne fait que déplacer le problème sans résoudre quoi ce soit. Mais comment pourrait-on y arriver lorsqu'il y a une telle différence d'appréciation politique, économique, idéologique et culturelle ?